Polyomavirus BK (Responsables: Pr Samira Fafi-Kremer, Dr Morgane SOLIS)

Le polyomavirus BK (BKV) est un virus ubiquitaire strictement humain. Plus de 80% de la population mondiale est sĂ©ropositive au BKV. MalgrĂ© sa forte prĂ©valence, l’infection par le BKV n’induit pas de maladie chez le sujet immunocompĂ©tent. En revanche, elle peut avoir des consĂ©quences nĂ©gatives majeures chez les receveurs de greffe. On estime que jusqu’Ă  30 % des 60 000 transplantations rĂ©nales rĂ©alisĂ©es chaque annĂ©e dans le monde sont potentiellement compromises par une nĂ©phropathie associĂ©e au BKV (BKVAN) ou par la rĂ©plication du BKV.

La BKVAN expose les receveurs Ă  la perte du greffon, tandis que la rĂ©plication prĂ©coce du BKV après la transplantation augmente le risque de rejet aigu tardif, et la rĂ©plication prolongĂ©e du BKV augmente le risque de carcinome urothĂ©lial chez les receveurs de greffe rĂ©nale.En outre, l’infection par le BKV provoque une cystite hĂ©morragique symptomatique chez environ 5 % des 50 000 greffes de cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques rĂ©alisĂ©es chaque annĂ©e dans le monde, et chez 5 % des patients cancĂ©reux traitĂ©s par cyclophosphamide Ă  forte dose.

La cystite hĂ©morragique entraĂ®ne une hospitalisation prolongĂ©e et les cas graves peuvent ĂŞtre mortels. Aucune thĂ©rapie antivirale spĂ©cifique au BKV n’est disponible. Les travaux de recherche de l’équipe de l’Institut de Virologie ont permis d’identifier un marqueur prĂ©dictif qui permet d’identifier au moment de la greffe les personnes Ă  risque de virĂ©mie Ă  BKV ou Ă  BKVAN. Il s’agit des anticorps neutralisants BKV au moment de la greffe dont le titre en deçà de 4 log IC50 permet de classer les greffĂ©s dans la catĂ©gorie Ă  haut risque de BKVAN. L’équipe a Ă©galement dĂ©montrĂ© que l’administration prĂ©coce chez ces patients d’immunoglobulines polyvalentes contenant des anticorps neutralisants anti-BKV permet de prĂ©venir la virĂ©mie et la BKVAN.

Ainsi, pour un suivi optimal des sujets transplantés, l’Institut de Virologie dispose des techniques suivantes :

– Charges virales BKV  par PCR en temps rĂ©el quantitative (accrĂ©ditĂ©es par le COFRAC)

– GĂ©notypage du BKV par sĂ©quençage

– Quantification des titres d’anticorps neutralisants par sĂ©roneutralisation contre les diffĂ©rents gĂ©notypes du BKV sur le système de pseudoparticules (en cours d’accrĂ©ditation) et sur virus entier.

– Analyse de la rĂ©ponse cellulaire T par ELISPOT

Depuis 2014, l’Institut de Virologie organise un contrôle de qualité sur les charges virales BKV sur sang et urine et sur différents génotypes du BKV, plus d’une trentaine de laboratoires de virologie français participent chaque année. Depuis 2016, Pr S Fafi-Kremer est expert scientifique pour le BKV auprès de l’organisme international QCMD.

Biologistes associées : Dr Floriane Gallais, Dr Aurélie Velay.

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