Polyomavirus JC (Responsable:  Dr Morgane SOLIS)

Le virus JC (JCV) est également un Polyomavirus, répandu chez plus de 50% de la population. Après la primo-infection, le JCV persiste dans les cellules épithéliales tubulaires du tractus urinaire, dans la moelle osseuse et probablement dans le cerveau. Il ne cause pas de pathologie chez les sujets immunocompétents mais est responsable chez les immunodéprimés de leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP), une atteinte démyélinisante rapidement progressive et fréquemment fatale. La LEMP est une maladie rare qui était principalement observée chez les patients infectés par le HIV au stade SIDA, et son incidence a significativement diminué avec l’amélioration du traitement antirétroviral. Elle a « ré-émergée » au milieu des années 2000 avec l’utilisation de traitements à base d’anticorps monoclonaux visant la réponse immunitaire comme le natalizumab ou le rituximab, utilisés dans des maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques. Le diagnostic se fait sur des arguments cliniques, d’imagerie et par la détection du génome du JCV dans le liquide céphalo-rachidien (LCR). Aucune thérapie antivirale spécifique au JCV n’est disponible. Les travaux de recherche de l’équipe de l’Institut de Virologie visent à mieux comprendre cette maladie, améliorer son diagnostic et prédire son pronostic. En investigant les charges virales et les anticorps neutralisants présents dans le sang mais également le LCR de patients atteints de LEMP, l’équipe a pu montrer que les patients présentaient tous des anticorps contre la souche de JCV par laquelle ils étaient infectés, mais qu’une augmentation des titres d’anticorps n’était observée que chez les survivants, dans le sang ainsi que dans le LCR. L’équipe collabore également de manière pluridisciplinaire dans des travaux concernant le diagnostic de la LEMP par imagerie dans différents contextes et dans le suivi de patients traités par de nouvelles thérapies comme l’IL-7 humaine recombinante.

L’institut de Virologie dispose des techniques suivantes :

– Charges virales JCV par PCR en temps réel quantitative

– Génotypage et identification des mutations typiques de LEMP par séquençage du JCV

– Quantification des titres d’anticorps neutralisants par séroneutralisation contre le JCV et les mutants LEMP sur le système de pseudo particules

Biologistes associées : Dr Floriane Gallais